Accumulation microbienne sur différents matériaux de suture après chirurgie buccale : une étude contrôlée randomisée

Afin que la cicatrisation après chirurgie orale se poursuive sans complications, la prévention de l’infection du site est une nécessité. Des mesures adéquates doivent  être prises pour éviter tout développement bactérien .Les points de suture peuvent etre des sites favorables à l’accumulation de plaque bactérienne.  

 

Le matériau constitutif du fil de suture pourrait jouer un role sur la rétention bactérienne .Quatre types de sutures 4.0 (soie, polyglactine, nylon et polyester) ont été employés et répartis au hasard sur 50 patients d’un centre de soins situé en Israël pour fermer, par des points simples, un lambeau sur une zone édentée à la suite d’une intervention d’implantologie ou de parodontologie. Consigne a été donnée aux patients de ne pas brosser la zone concernée, mais de pratiquer des bains de bouche à chlorhexidine deux fois par jour.

 

Déposés à 10 jours, les fils ont été placés dans un milieu de culture afin d’analyser la quantité de bactéries présente sur chaque type de fil utilisé. Les fils de nylon présentent une quantité de bactéries adhérentes significativement plus faible que tous les autres types de sutures. La prise d’antibiotiques avant ou après l’intervention n’affecte pas la rétention bactérienne sur les fils de suture . Il en est de même pour le type de chirurgie pratiquée ou encore le diagnostic parodontal du patient, qui n’affectent pas non plus ce paramètre. De plus, l’étude montre aussi que l’usage de chlorhexidine en bain de bouche ne suffit pas à prévenir l’accumulation de plaque bactérienne sur les sutures.

 

Comme tous les types de sutures révèlent une présence bactérienne lors de leur dépose, chaque point de suture doit être considéré comme une porte d’entrée pour une infection potentielle. Les auteurs recommandent alors de réduire autant que possible le temps de présence des sutures et de les déposer aussi tôt que possible.

Toutefois, les sutures résorbables (qui mettent souvent assez longtemps à disparaître) demeurent aussi un bon choix, même en cas de dépose programmée, car elles permettent tout de même au praticien de les déposer entre 8 et 10 jours, mais lui laissent aussi la possibilité de laisser un point « emprisonné » dans du tissu cicatriciel ou dans une zone difficile d’accès sans risquer de faire mal au patient ou de craindre un foyer inflammatoire ultérieur par la persistance de ce corps étranger puisqu’il finira par se résorber et disparaître.

 

Asher R, Chacartchi T, Tandlich M, Shapira L, Polak D.

Clin Oral Investig 2019 ; 23 (2) : 559-65.