Un cabinet anversois se spécialise dans les patients autistes
Le cabinet DentAline, situé à Westmalle, est spécialisé dans le traitement des patients atteints d’autisme. Sa fondatrice, Aline Waegenaere, a suivi en 2015 une formation complémentaire en autisme à l’AP Hogeschool.
Les personnes autistes ressentent un stress intense lors des visites chez le dentiste, car elles sont plus sensibles aux surcharges sensorielles. De nombreux dentistes refusent ces patients, faute de temps ou de patience, leur agenda étant déjà bien rempli.
Grâce à sa formation Aline Waegenaere a mis au point un questionnaire spécifique pour les patients autistes. Celui-ci permet d’évaluer d’abord s’ils peuvent être soignés en fauteuil. Si ce n’est pas le cas, ils sont directement orientés vers un hôpital pour un traitement sous anesthésie générale. Toutefois, certaines personnes sur le spectre réagissent mal à l’anesthésie. Dans ces cas-là, elle utilise parfois une sédation au protoxyde d’azote, bien que les réactions puissent varier. Ce questionnaire aborde aussi bien des questions informatives que des aspects liés à la communication et aux barrières sensorielles (par exemple : « Supportez-vous les flashs lumineux intenses ? »).
Sur la base des résultats obtenus, elle détermine la meilleure approche pour le patient, en proposant si nécessaire des outils adaptés (lunettes de soleil, casque antibruit, etc.). L’élément clé reste cependant de prendre le temps et d’expliquer chaque étape du traitement en détail. Aux Pays-Bas, il existe déjà de nombreux « auti-dentistes », tandis qu’en Belgique, ce concept reste encore méconnu.
Cette méthode est également efficace pour les patients souffrant de troubles anxieux, un profil auquel les dentistes sont régulièrement confrontés. Bien que cela allonge la durée des traitements, Mme Waegenaere ne facture pas de frais supplémentaires. « Beaucoup de ces patients bénéficient justement d’un remboursement majoré », souligne-t-elle.
Récemment, elle a également commencé à apprendre la Langue des Signes Flamande afin de communiquer plus facilement avec ses patients sourds. Alors que cela se faisait auparavant par écrit, la langue des signes améliore considérablement la fluidité des échanges, rendant ainsi les soins dentaires plus accessibles à tous.