Les gènes des Néandertaliens influencent la taille de nos dents

Dans une récente étude publiée dans Current Biology, les mécanismes biologiques contribuant aux variations de structure dentaire chez les humains ont été explorés.

 

L’étude des caractéristiques dentaires permet de retracer l’histoire des populations, d’identifier des restes humains individuels et d’établir des relations génétiques.

 

Il apparaît que les couronnes dentaires sont fortement influencées par la génétique, avec un taux d’héritabilité estimé entre 50 et 90 %. Des études animales ont identifié des dizaines de gènes régulant le développement dentaire, certaines anomalies rares étant directement liées à des mutations génétiques.

 

Dans cette étude, les auteurs ont tenté d’examiner génétiquement les variations dans la taille des couronnes dentaires. Les données ont été collectées auprès d’un groupe de Colombiens présentant des ascendances européennes, autochtones et africaines.

 

Trois mesures dentaires ont été effectuées : le diamètre mésiodistal (MDD), le diamètre buccolingual (BLD) et la hauteur des couronnes dentaires. Ces mesures ont montré de fortes corrélations entre les dents de la même classe, comme les incisives gauche et droite ou les canines supérieures et inférieures.

 

Les différences entre les sexes étaient faibles, et une corrélation modérée a été observée avec l’âge.

 

Cependant, la morphologie dentaire différait selon les individus d’ascendance européenne par rapport à d’autres. Les personnes d’origine africaine ou américaine présentaient des MDD et BLD plus importants que celles d’origine européenne.

 

Ainsi, plusieurs régions du génome associées aux dimensions des couronnes dentaires ont été identifiées. Les associations les plus fortes ont été observées dans la région autour du gène EDAR, connu pour influencer la morphologie dentaire chez les Asiatiques de l’Est. Les variants américains de ce gène semblent produire une morphologie différente, avec des incisives plus prononcées dont la taille diminue progressivement vers l’arrière. De plus, des mutations de ce gène peuvent entraîner une agénésie ou l’absence d’émail sur les incisives.

 

Les séquences d’ADN contenant certains de ces gènes effecteurs essentiels proviendraient de l’ADN des Néandertaliens. Cela pourrait expliquer pourquoi les Européens ont des dents plus petites.

 

Pour une explication scientifique plus approfondie, nous vous invitons à consulter la source et l’étude associée.

 

Source : https://www.news-medical.net/news/20241217/Neanderthal-legacy-The-surprising-genetics-behind-human-tooth-size.aspx