Débat : professionnels etrangers de santé

Les nouvelles dentaires du mois dernier ont probablement attiré l'attention de nombreux lecteurs. D'une part, il a été souligné que plusieurs dentistes, sans une grande expertise professionnelle, peuvent pratiquer la dentisterie dans notre pays. Cela se fait souvent avec des diplômes roumains, ce qui constitue non seulement un désavantage concurrentiel pour les dentistes belges, mais peut également conduire à de la fraude flagrante.

 

Le RIZIV confirme que, au cours des 5 dernières années, pas moins de 27 cas de fraude dentaire ont été identifiés. De plus, seul un nombre limité des indications de fraude connues sont examinées, ce qui signifie que cela est très probablement largement sous-estimé.

 

Cependant, selon l’INAMI et le ministre Vandenbroucke, il est difficile d'agir dans ce domaine en raison de la réglementation européenne qui oblige la Belgique à homologuer les diplômes accordés au niveau européen. Cette réglementation ne tient cependant compte que du diplôme du demandeur et ne prévoit pas de conditions supplémentaires en ce qui concerne la qualité ou les exigences linguistiques. Depuis quelques années, environ la moitié des dentistes commençant leur carrière dans notre pays possède un diplôme étranger.

 

D'autre part, il a également été souligné que, en plus des cas de fraude, ces prestataires de soins étrangers peuvent également entraîner une diminution de la qualité des soins fournis, sans aucune intention malveillante.

 

Cela est principalement dû à la barrière linguistique qui se crée entre le dentiste et le patient. Une communication précise avec le patient est un élément important des soins de santé. Bien que les nouveaux dentistes soient censés connaître au moins une langue nationale, aucune épreuve linguistique est exigée en pratique. Cela est en revanche le cas aux Pays-Bas et en France. En France, par exemple, environ 70 demandes sont refusées chaque année en raison de l'incapacité à maîtriser la langue française.

 

Tout cela remet bien sûr en question une fois de plus le numerus clausus en ce qui concerne l'accès à la formation de dentistes en Belgique, ce qui conduit chaque année à de nombreux candidats étudiants refusés. De nombreux dentistes titulaires d'un diplôme étranger sont admis dans les soins de santé belges, alors qu'il pourrait s'agir tout aussi bien de dentistes belges formés dans une langue nationale et répondant aux exigences de qualité nécessaires.

 

Ces sujets sont depuis longtemps un sujet de discussion au sein du monde médical et dentaire et les resteront probablement encore longtemps.

 

Sources:

https://www.tijd.be/dossiers/de-verdieping/het-probleem-met-de-roemeense-tandarts/10488140.html

https://www.standaard.be/cnt/dmf20230822_97048977