Corrélation entre boissons sucrées et cancer de la bouche chez les femmes
Une étude de longue durée menée auprès de 160 000 femmes participant à la Nurses’ Health Study a révélé que les femmes consommant une ou plusieurs boissons sucrées par jour avaient un risque 4,87 fois plus élevé de développer un cancer de la bouche par rapport à celles qui en buvaient moins d’une par mois.
Ces dernières décennies, d'importants progrès ont été réalisés en matière de prévention des maladies liées au tabac. Les campagnes antitabac ont conduit à une diminution du nombre de fumeurs, ce qui a aussi entraîné une baisse des cas de cancers buccaux. Toutefois, au cours des trente dernières années, une augmentation des cas de cancers de la bouche a été constatée chez les non-fumeurs.
Les chercheurs soupçonnent que cela pourrait être lié à nos habitudes alimentaires, qui comportent souvent des quantités élevées de graisses saturées, de sucres ajoutés et d'aliments ultra-transformés. De plus en plus de preuves suggèrent que ces facteurs augmentent le risque de cancers du système digestif. Les boissons sucrées, quant à elles, sont associées à la parodontite, qui est également liée au cancer de la bouche.
L’étude en question est une étude de cohorte qui a analysé les données de deux grandes études ayant suivi plus de 162 000 femmes pendant environ 30 ans. Au cours de cette période de suivi, 124 femmes ont été diagnostiquées avec une tumeur maligne dans la bouche.
Il existe une corrélation significative entre la consommation de boissons sucrées et le cancer de la bouche. En tenant compte du tabagisme, de la consommation d’alcool, de l’IMC et de la glycémie, les chercheurs ont constaté que le cancer de la bouche était cinq fois plus fréquent chez les femmes buvant quotidiennement des boissons sucrées que chez celles qui en consommaient moins d’une fois par mois. Cela équivaut à trois cas de cancer supplémentaires pour 100 000 femmes consommant des boissons sucrées chaque jour. Néanmoins, le risque absolu de cancer de la bouche reste faible.
Les auteurs pensent que ce lien pourrait être dû au sirop de maïs riche en fructose utilisé comme édulcorant dans ces boissons. Ce dernier pourrait provoquer des inflammations et perturber le microbiote buccal. Des recherches supplémentaires, notamment chez les hommes, sont nécessaires pour confirmer un lien de causalité.